Le confinement a bousculé les codes du travail : du présentiel, la norme est passée au remote working. Un changement non sans conséquences en termes de processus, de collaboration et d’organisation. Heureusement, la digitalisation est passée par là, et, avec elle, son lot d’innovations pour rester en contact et travailler de manière connectée. Dans le secteur de l’architecture, c’est le BIM (Building Information Modeling) qui a permis cela. Et aujourd’hui, alors que le retour au bureau est en chemin, de nombreux architectes souhaitent poursuivre son utilisation. Le mot d’ordre ? Flexibilité.

Le BIM, c’est quoi ?

Le BIM, ou Building Information Modeling, est une technologie permettant aux architectes, ingénieurs et entrepreneurs de travailler ensemble sur des plans et croquis numériques, de se tenir informés de l’avancée d’un chantier et de partager toutes les informations liées à un projet de construction. Comparable à la CAD, le BIM intègre, en plus, la 4D (temporalité) et la 5D (coûts), et permet donc à ses utilisateurs de gérer intelligemment les données tout au long du cycle de vie d’un projet architectural, en automatisant certains processus comme la programmation, la conception détaillée, les analyses, la documentation, la logistique de construction, la maintenance, la rénovation ou la démolition…

Les projets modélisés en BIM peuvent par exemple prévoir les matériaux réels utilisés pour la construction, en précisant leur géométrie, leurs dimensions et caractéristiques, mais aussi leur coût et les coordonnées du fournisseur. Un gain de temps précieux pour les différents collaborateurs.

BIM et télétravail : une multitude de possibilités

La digitalisation a permis aux architectes de travailler de chez eux pendant et depuis le confinement. Un confort que certains ne sont pas prêts d’abandonner ! Ce qu’ils prônent ? La flexibilité. Et les bureaux d’architecture sont de plus en plus nombreux à s’en accommoder. Pour permettre cela et faciliter la collaboration à distance, des outils connectés, comme le BIM, sont essentiels. En effet, si les architectes ne construisent pas concrètement les bâtiments, ils les imaginent, les dessinent et rendent leur construction possible dans les meilleures conditions. Ces dernières années, les technologies pour faire passer un bâtiment du dessin à la structure réelle ont assez peu évolué. Alors que le reste du monde est passé dans la phase 4 de l’industrialisation, la construction peine à prendre le train en marche. Mais le Covid-19 est venu tout chambouler, et le télétravail est devenu la norme. Alors les métiers de la construction se sont adaptés pour privilégier le numérique dans leurs pratiques collaboratives.

Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés…

Le BIM diminue petit à petit la nécessité de se rendre sur site et permet aux chefs de projet de prendre de meilleures décisions à chaque étape de la construction, en maximisant aussi la sécurité sur chantier. Adopter cette technologie, c’est avoir accès à toutes les données pertinentes d’un projet, pouvoir les analyser à tout moment, qu’il s’agisse de documents, de plans, d’informations réglementaires, de manuels de construction… Grâce à des techniques de visualisation, de simulation et de prototypage intégrés, les architectes peuvent prévoir toute une série de scénarios avant même le début du processus de construction, et, de la sorte, anticiper tout danger pour les équipes.

Paperasse connectée

L’évolution d’un projet, du concept à la construction, implique beaucoup de paperasse, entre les offres, les devis, les plans, les contrats, les formulaires… Les chefs de projet perdent généralement beaucoup de temps et d’énergie à manager cela. Le BIM permet d’automatiser et d’optimiser une grande partie de ces processus, tout en réduisant simultanément les déchets papier. Cette communication plus directe favorise une collaboration plus rapide et plus efficace entre les parties prenantes. Les travailleurs présents sur site utilisent, entre autres, le BIM pour envoyer leurs notes de terrain et des vidéos d’avancement à leurs collègues éloignés.

Sécurité renforcée

Grâce au BIM, les architectes peuvent se rendre virtuellement sur leurs chantiers. Cela réduit le nombre de personnes présentes sur site au strict nécessaire et impacte positivement la sécurité des travailleurs. Chacun est là pour une raison, concentré sur les tâches qui lui incombent – sans source de distraction inutile – et dispose d’un accès aisé à toutes les ressources. En découlent une meilleure planification des actions, un environnement de travail moins stressant et une diminution des accidents.

Le BIM en 5 avantages

• Une meilleure collaboration entre les équipes : les dispositifs de communication basés sur le cloud dans les logiciels BIM facilitent un partage d’informations transparent entre les différents acteurs, grâce à des mises à jour en direct.
• Des économies de coûts et de ressources : la construction est un secteur notoirement inefficace… En moyenne, un projet dépasse le budget initial de 80 % et accuse un retard de 20 mois sur le calendrier. Le BIM permet d’économiser du temps, de l’argent et des ressources environnementales grâce à une planification intelligente.
• Une maintenance plus durable des installations : une fois le projet terminé, le BIM met à la disposition des gestionnaires des informations précises et régulièrement mises à jour sur le bâtiment tout au long de son cycle de vie.
• Plus de sécurité sur site : les chantiers sont des environnements de travail dangereux. Le BIM peut intervenir pour protéger les vies humaines et la santé, par le biais d’une meilleure planification et d’une analyse poussée des risques.
• Une (pré)visualisation de projet inégalable : l’utilisation du BIM rend la conception du bâtiment encore plus détaillée et permet aux architectes d’optimiser les atouts de toute construction (imaginez une baie vitrée qui boit le soleil tout au long de la journée ou une baignoire avec vue sur l’horizon…)

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