2 ans plus tard : l'impact du Brexit sur le secteur financier au Luxembourg

2 ans plus tard : l'impact du Brexit sur le secteur financier au Luxembourg

Le Brexit a poussé de nombreux établissements financiers à quitter Londres. Deux ans après son entrée en vigueur, la capitale anglaise a perdu son titre de première place financière.

En effet, plus de 400 établissements financiers ont fait le choix de transférer leur siège social ou d’ouvrir d’importantes succursales dans d’autres capitales, entraînant dans leur sillage des centaines de salariés et quelque 150 milliards d’euros d’actifs. Les grands gagnants du Brexit ? Dublin, Paris et Luxembourg.

Le Luxembourg dans le top 3 des hubs de relocalisation

Si Paris et Dublin ont eu les faveurs de grands groupes financiers, le Grand-Duché a, pour sa part, accueilli une centaine d’acteurs du marché sur son territoire. Les relocalisations ont contribué à la bonne santé financière et à la grande résilience du Luxembourg, notamment face à la crise du Covid-19.

Véritable moteur de la croissance européenne, le Luxembourg a vu son PIB augmenter de 29,4% entre 2010 et 2019. Après une légère décrue de 1,3% en 2020, au début de la pandémie, le produit international brut local est reparti à la hausse en 2021 et devrait encore progresser, selon les récentes estimations du Statec.

Money, Money, Money

L’arrivée massive de grandes entreprises évoluant dans le secteur financier (des établissements de prêts, des fonds d’investissement ou bien des sociétés d’assurances) a renforcé une économie déjà florissante. Ainsi, le secteur bancaire – du haut de ses 864 milliards d’actif – représente à lui seul 13 fois le PIB du pays. Cela permet au Luxembourg de se positionner en seconde place mondiale de gestion d’actifs.

Depuis le début des relocalisations inhérentes au Brexit, le Grand-Duché a enregistré une hausse de 45% de volume des actifs gérés sur son territoire. Ce dynamisme a permis au pays d’ouvrir et de faire prospérer la première plateforme mondiale dédiée à la finance durable : Luxembourg Green Exchange gère aujourd’hui près de 50% des titres verts, sociaux et/ou durables à l’échelle mondiale.

Quelles conséquences sur l’emploi 2 ans plus tard ?

L’Institut National de Statistique (Statec) révèle que l’emploi dans le secteur financier a progressé de 1,5% en 2021. À terme, la création d’emplois inhérents (directement ou indirectement) au Brexit est estimées à 3000 postes, d’après l’Agence de Promotion “Luxembourg for Finance“.

Si, au niveau mondial, le secteur bancaire prévoit une lente diminution dans ses recrutements, de nouveaux collaborateurs seront toujours nécessaires dans différents services, notamment administratifs et juridiques. En effet, parallèlement à la relocalisation des banques, de nombreux cabinets et avocats ont suivi leurs clients ou ont ouvert des succursales au Luxembourg.

Comptant parmi les places financières les plus ouvertes aux marchés internationaux, le Grand-Duché fait référence en matière d’excellence. Il n’est donc pas étonnant que quelques mastodontes du secteur, comme J.P.Morgan et Northern Trust, aient partagé leur souhait de s’implanter sur le territoire.

Le Luxembourg, grand gagnant du Brexit

Bien que la Place luxembourgeoise ait toujours fait figure d’autorité, le Brexit a davantage renforcé ce constat dans le milieu financier. Installation de nouvelles entreprises, implantation de grands groupes, finances nationales stables, marché de l’emploi florissant : tous les indicateurs semblent au vert ! Seule la récente crise ukrainienne pourrait faire vaciller cet équilibre (comme c’est le cas pour l’ensemble des places financières européennes).

Il serait cependant réducteur de ne positionner le Grand-Duché qu’au travers du secteur de la finance. Les NTIC ne sont pas en reste au sein du pays : de nombreuses start-up y ont élu domicile. Cet attrait grandissant pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication a résolument joué un rôle dans la grande résilience du Luxembourg et dans la modernisation du secteur bancaire.