Fonctions critiques, plusieurs métiers d'ingénierie concernés en région bruxelloise

Fonctions critiques, plusieurs métiers d'ingénierie concernés en région bruxelloise

Tous les ans, l’observatoire bruxellois de l’Emploi et le Forem travaillent en partenariat afin de publier une liste des fonctions critiques et des métiers en pénurie. Cette démarche est initiée afin de faciliter l’orientation professionnelle de la population.
En effet, les offres d’emplois relatives aux fonctions qui figurent sur cette liste restent ouvertes plus longtemps et les employeurs ont du mal à trouver des candidats.
En 2018, plusieurs fonctions d’ingénierie sont concernées par ces fonctions critiques. Mais avant de les découvrir, il faut d’abord bien comprendre la notion de fonction critique et la différencier des métiers en pénurie.

Quelles différences entre fonctions critiques et métiers en pénurie ?

Il n’est pas toujours facile de distinguer les fonctions critiques des métiers en pénurie en région bruxelloise. C’est sans doute pour cette raison que Bruxelles Formation a apporté des précisions sur cette question dans le rapport publié pour l’année 2017.

  • On parle de métier en pénurie lorsque le taux de main-d’œuvre disponible ne suffit pas pour couvrir les besoins du marché. En d’autres termes, lorsque le nombre de demandeurs d’emploi inscrits au Forem n’est pas suffisant par rapport aux postes vacants, il y a une pénurie de métier et on parle de difficultés d’ordre quantitatif.
  • L’expression fonction critique est utilisée pour indiquer que les recruteurs ont du mal à trouver des candidats qualifiés, sans qu’il y ait forcément une pénurie de main-d’œuvre. En général, soit les critères imposés par l’employeur ne sont pas remplis par les candidats qui postulent (manque d’expérience professionnelle, qualifications insuffisantes, langages requis non maîtrisés, etc.), on parle alors de difficultés d’ordre qualitatif ; soit, les conditions de travail ne conviennent pas aux candidats (horaires décalés, pénibilité au travail, salaire, etc.).

Plusieurs fonctions d’ingénierie concernées

Il faut comprendre que les tensions en termes de recrutement sont présentes depuis plusieurs années pour les ingénieurs. Si la principale cause de ces tensions est d’ordre quantitatif, elles découlent également de problèmes structurels. Si les nouveaux diplômés en ingénierie arrivent massivement sur le marché, leur profil ne répond pas aux demandes du marché. Selon l’analyse d’Actiris, les filières concernées manquent de notoriété et la présence des femmes demeure inférieure à celle des hommes.

Les jeunes ingénieurs privilégieraient également des secteurs d’activités spécifiques et des entreprises de renoms. Ainsi, les secteurs qui ont hérité d’une image négative, en ce qui concerne les débouchés et les conditions de travail, souffrent de cette situation. Avec la rapidité des évolutions technologiques, les ingénieurs qui ne suivent pas de formations pour enrichir et mettre à jour leurs connaissances ne parviennent pas à se faire recruter.

Voici les fonctions critiques en ingénierie qui figurent dans la liste établie en 2018 : il s’agit des ingénieurs et des ingénieurs techniciens :

  • Les ingénieurs civils des constructions civiles ;
  • Les ingénieurs industriels des constructions civiles ;
  • Les ingénieurs civils en électricité ;
  • Les ingénieurs industriels en électricité ;
  • Les ingénieurs industriels en mécanique ;
  • Les ingénieurs industriels en électronique ;
  • Les ingénieurs civils en électromécanique ;
  • Les ingénieurs industriels en électromécanique ;
  • Les ingénieurs de production dans tous les secteurs d’activité.

Les activités les plus privilégiées et celles qui ont hérité d’une mauvaise réputation

Avec le développement de la digitalisation et des nouvelles technologies, les jeunes diplômés sont nombreux à se tourner vers les métiers en rapport avec les technologies de l’information et de la communication (TIC). Le Building Information Modeling (BIM) figure également parmi les activités qui intéressent les jeunes diplômés en quête d’un poste dans l’univers du bâtiment et de la construction.

Malgré les campagnes de sensibilisation effectuées auprès des jeunes pour essayer de réduire la pénurie pour certains métiers d’ingénieurs, l’industrie belge continue de refléter une image négative qui rebute les jeunes diplômés. En effet, ils sont découragés par les fameuses restructurations qui seraient fréquentes dans ces secteurs. Quoi qu’il en soit, les étudiants qui ont choisi malgré tout de suivre un cursus qui les mène vers l’industrie sont certains de trouver rapidement un emploi, en plus ils pourront aisément choisir les propositions qui leur plaisent à la fin de leur cursus. D’ailleurs, certains signent même leur premier contrat avant la fin de leur dernière année d’étude.

Pour essayer de changer les mentalités des jeunes diplômés, les institutions concernées ont décidé de ne plus attendre que les étudiants viennent par eux-mêmes : si jusqu’à présent les articles promotionnels étaient seulement publiés sur les sites comme LinkedIn, aujourd’hui, des campagnes de sensibilisation plus vastes sont lancées dans les médias afin de mieux cibler les jeunes actifs, les nouveaux diplômés et les étudiants qui choisissent leur filière.

À la faculté de Mons, les étudiants bénéficient d’un accompagnement pour affiner leur choix à la fin de leurs études. Selon les statistiques publiées en 2017, il manquait 500 ingénieurs en Belgique francophone et dans 80 % des cas, ce sont des métiers techniques et technologiques : l’électronique, l’électricité, l’électromécanique, l’IT, mais aussi la construction et les télécommunications.

Les formations les plus plébiscitées pour booster les chances d’être recruté en ingénierie

Les ingénieurs intéressés par les fonctions critiques de l’ingénierie et de la construction et qui veulent être certains d’être recrutés doivent songer à suivre des formations complémentaires qui les aideront à remplir les critères imposés par les recruteurs. Les connaissances en informatique et les performances linguistiques sont les plus importantes :

  • Le building Information Modeling (BIM) : il s’agit d’une méthode de travail plus efficace pour créer des maquettes numériques 3D et qui révolutionne le monde de la construction et de l’exploitation des bâtiments ou des infrastructures. En effet, cette technique améliore les résultats des analyses et des simulations virtuelles.
  • L’apprentissage de langues étrangères : les performances linguistiques sont essentielles pour être en mesure de mener des missions à l’étranger pour le compte de la société qui vous recrute : si l’anglais et le français reste les langages les plus utilisés, le néerlandais, l’espagnol, les langues slaves et le chinois peuvent également augmenter les chances d’être recrutés.