Les avantages de la circularité dans la construction

Les avantages de la circularité dans la construction

La circularité, le maintien ou le réemploi sont des termes de plus en plus fréquemment prononcés au sein des cabinets d’architecture et des bureaux d’étude. Le secteur du bâtiment commence en effet à prendre conscience du formidable potentiel économique et environnemental qui consiste à récupérer, réemployer ou transformer un bâtiment existant, plutôt que de procéder à sa démolition et d’en édifier un autre. Les statistiques révèlent que le marché de la construction génère 40 % des dépenses énergétiques et près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. En se focalisant sur le mieux construire circulaire, le résultat obtenu est doublement gagnant puisque cela réduit l’impact négatif sur l’environnement, tout en permettant de substantielles économies de l’ordre de 100 milliards de dollars annuels, selon une étude du Forum mondial de l’économie parue en 2016.

La circularité comme nouveau mode de pensée

Dans le cadre d’une économie de la construction basée sur un modèle circulatoire, les bâtiments sont considérés comme une banque de matières premières et de matériaux divers disponibles à moindre coût. La circularité consiste à les récupérer pour ensuite les réutiliser dans l’édification d’un projet nouveau. Mais la circularité consiste également à penser le recyclage des matériaux utilisés en cas de démantèlement futur : un bâtiment se conçoit désormais réversible et se fabrique comme tel. Des plateformes sont disponibles pour indiquer quels sont les secteurs où les corps de métiers qui sont intéressés par la récupération de tel ou tel matériau.

Ceux-ci peuvent ainsi être traçables à différents niveaux : le fabricant en amont y décrit le potentiel d’utilisation et de réemploi de ses produits. Ensuite l’entrepreneur informe sur la façon dont il utilise l’objet dans sa construction afin de pouvoir mesurer à quel degré il pourra être retraité. Enfin, l’exploitant du bâtiment décrit les travaux d’entretien et de réparation qui sont dédiés au bon fonctionnement des équipements. L’ensemble de ce processus permet in fine de calculer la valeur résiduelle des matériaux afin qu’architectes et ingénieurs puissent prendre la décision quant à la démolition, la réutilisation ou la revente de ceux-ci.

Les enjeux de la circularité sont multiples

L’économie circulaire est un système qui se conçoit de la production à la consommation dans un but d’optimisation des ressources à chacune des étapes. La finalité est de réduire l’empreinte négative sur l’environnement, tout en améliorant le bien-être individuel et celui de la communauté. La circularité se concrétise par une modification des pratiques de réalisation d’un chantier de construction : un travail préalable est ainsi produit pour intégrer l’approvisionnement responsable dans chacune des étapes depuis la planification à la sélection en passant par la conception. Le choix des matériaux et de leurs fournisseurs fait partie de la réflexion de base, y compris budgétaire.

La circularité est en effet un moyen de déplacer les curseurs des postes de dépenses. Penser économie circulaire, c’est:

  1. Acheter moins de matériaux neufs en réutilisant des résidus de construction. C’est également réduire le volume de gaspillage, de pertes et de déchets ;
  2. Intégrer cette idée lors de toutes les étapes de la mise en œuvre d’un projet de bâti : au moment de la planification et de la conception bien sûr, puis de la construction, mais également de la distribution et enfin de l’entretien ;
  3. Faire participer l’ensemble des intervenants à cette idée novatrice en leur faisant prendre conscience de sa nécessaire utilité ;
  4. Trier les matières résiduelles lors d’un chantier de démolition, pour que celles-ci puissent être facilement identifiables pour le réemploi et le recyclage. Le terme mieux adapté est alors celui de chantier de déconstruction.

Les obstacles de la circularité n’entravent pas un bilan positif

Un chantier de déconstruction va permettre de conserver différentes matières résiduelles. Du béton évidemment, du bois et du métal, mais également de l’asphalte et du gypse ou des éléments de sol et autres matériaux inertes. Même si ces structures recyclées doivent faire l’objet de quelques réparations, le bénéfice global en termes de temps et de coûts de gestion par rapport à une reconstruction complète est largement en faveur de la solution de réparation de structures. La difficulté consiste en la mise en place d’une planification, organisant les actions de tous les intervenants au projet. La coordination doit être serrée entre l’entrepreneur, son architecte et les fournisseurs des composants recyclés.

L’autre obstacle potentiel se traduit par le fait que la déconstruction exige plus de temps à y consacrer que la démolition puisqu’il faut travailler proprement et procéder au tri des matériaux. Cela peut également obliger à un coût financier pour mettre en place la circularité et pour prévoir des opérations de contrôle et d’entretien plus fréquentes, même si le retour sur investissement final se solde par un résultat positif. L’accès aux sources d’approvisionnement que sont les centres de tri ou les récupérateurs de matières premières pourrait enfin exiger des déplacements plus longs du fait de leurs emplacements éloignés.

La circularité dans la construction commence à s’imposer dans les esprits. Afin d’en fluidifier le fonctionnement, il est possible de s’appuyer sur des outils de modélisation de bâtiment (BIM) qui permettent de coordonner le travail des différents intervenants. L’adoption de cette nouvelle conception du bâti permet de réduire les coûts des projets fonciers grâce aux économies réalisées sur le coût des matériaux, ainsi que sur le temps de travail nécessaire (à titre d’exemple, re-surfacer une toiture prend moins de temps que sa réfection). Enfin le bilan carbone de l’entreprise initiatrice du chantier se trouve sensiblement réduit par l’adoption de la réduction à la source.

 

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